2ème VENDÉE GLOBE TERMINÉ POUR DAMIEN SEGUIN

2ème VENDÉE GLOBE TERMINÉ POUR DAMIEN SEGUIN
LE PREMIER SKIPPER HANDISPORT DE L’HISTOIRE REPOUSSE ENCORE LES LIMITES

Damien Seguin, premier skipper handisport de l’histoire du Vendée Globe, vient de terminer son deuxième tour du monde. Arrivé ce lundi aux Sables d’Olonne, il signe une performance mémorable malgré un classement en deçà des attentes, 15ème. Mais Damien, repousse encore les limites de l’inclusion dans la course au large et s’inscrit comme l’un des plus grands athlètes handisport en France. 

Le classement est différent d’il y 4 ans mais l’émotion reste la même. Ce lundi 3 février 2025 à 9h33, Damien Seguin a donc passé la ligne d’arrivée de ce Vendée Globe après 84 jours, 20h et 31 minutes.

Voici les premiers mots de Damien Seguin au passage de la ligne d’arrivée :

« Ça, c’est fait ! Sportivement ce Vendée, c’était beaucoup de frustration, un manque de réussite niveau météo assez incroyable. À force ça use, ça cogite beaucoup et quand on est compétiteur, c’est compliqué. Mais cela fait un deuxième tour du monde bouclé et ça c’est un bel exploit. L’arrivée était superbe. Ce sont tous ces moments-là qui font dire que c’était bien de persévérer. J’ai laissé les émotions parler au passage de la ligne…maintenant, je profite. » 

Philippe Hassel, directeur de la communication du Groupe APICIL :

« Nous sommes très fiers de ce qu’a réalisé Damien sur ce Vendée Globe. Il s’est battu et illustre bien notre valeur de l’engagement. Même si sa place ne reflète pas complètement l’ambition que nous nourrissions mutuellement, il a continué de repousser les limites et suscite encore davantage l’admiration. Notre message d’inclusion aura définitivement porté son aventure. Damien a ouvert la voie de l’accès à la voile aux personnes en situation de handicap, et le Groupe APICIL est heureux d’avoir participé à la réalisation de ce projet unique. »

En parallèle de sa course, Damien a pris le temps de récolter des données grâce à ses capteurs biométriques embarqués. En suivant la santé de Damien régulièrement, une grande première, le public aura aussi pu mesurer les efforts que demande cette aventure. Il est d’ores et déjà, l’un des premiers skippers à prendre cette problématique en compte. On se soucie beaucoup de la santé des bateaux, mais beaucoup moins de celles des skippers.

La persévérance et le mental de champion paralympique de Damien l’auront poussé jusqu’au bout de ce tour du monde. En plusieurs instants forts, retour sur une aventure extraordinaire pour un homme qui l’est tout autant.

UN DÉPART … COMPLIQUÉ

Le 10 novembre dernier, Damien s’élance à l’assaut d’un deuxième tour du monde.

Confiant après sa 7ème place en 2020, à la barre du bateau vainqueur, il n’aura jamais trouvé le bon rythme dans ce début de course et la descente de l’Atlantique. L’IMOCA ne performe pas dans ce « petit temps » et les conditions avec un vent faible au portant sont implacables. Sa remontée sur le podium provisoire quelques jours plus tard n’est qu’illusoire, il se rapproche seulement de la route théorique en prenant une option plus à l’Est finalement qui ne s’avère pas payante.

LE POT-AU-NOIR FIDÈLE À SA RÉPUTATION

Le Vendée Globe est une série Netflix où chaque épisode trouve son lien avec le précèdent. L’option Est continuera de l’handicaper dans la traverse du pot-au-noir. Au final, Damien sort de cette zone de convergence à l’arrière de la flotte et ferme la marche des bateaux à foils de nouvelle génération.

DAMIEN RESTE À QUAI  

C’est alors qu’une dépression se forme au large du Brésil. Au programme : un siège en 1ère classe à bord d’un TGV direction la pointe sud de l’Afrique et le Cap de Bonne Espérance. Les bateaux devant se régalent et battent, tour à tour, des records de vitesse. Damien à l’arrière tentera le tout pour le tout pour accrocher le wagon, mais le mal est fait. Les premiers gros écarts se créent et Damien ne les reverra jamais.

FUIR LA TEMPÊTE POUR GARDER LE SOURIRE

Arrivé dans l’Océan Indien, Damien se retrouve avec un choix cornélien. Une tempête s’annonce devant lui, il peut alors l’éviter en passant par le nord ou tenter d’y aller tout droit, mais en prenant le risque d’endommager son bateau. Il fait le choix de la sagesse, et contourne la dépression par le Nord. Là encore, les conséquences sportives ne se font pas attendre. Damien reste en course et n’endommage pas son bateau, mais recule au classement et perd (encore) du temps.   

CETTE FOIS, IL NE PEUT Y ÉCHAPPER

Pendant plusieurs jours Damien subit les colères de l’Océan Indien, il arrive à se faufiler entre les tempêtes, mais au large de la Nouvelle-Zélande, il se retrouve coincé entre une nouvelle dépression et la zone d’exclusion des glaces. Les vents encore plus violents que prévus et la mer déchaînée arrache une cadène et entraîne une voie d’eau à bord. Damien après avoir entendu un gros bruit décide de tenter de réparer. C’est alors qu’il se retrouve éjecté à cause d’une vague contre un chandelier. Après un gros choc au cou, un saignement de l’oreille et un genou cabossé, il réussit finalement à réparer, mais Damien souffre. Il l’affirmera « ça aurait pu être bien pire ».

UN OCÉAN PACIFIQUE QUI PORTE BIEN SON NOM

Pendant plusieurs jours Damien est diminué, il porte une minerve à bord et tente de se soigner. Il retrouve alors un concurrent en la personne de Romain Attanasio qui navigue à ses côtés. Ils feront route ensemble tout le long du Pacifique et atteignent le mythique Cap Horn, ensemble, le 3 janvier.  Le long du détroit de Lemaire, Damien se retrouve bord à bord avec le trois mats centenaire Bark Europa. Un moment magique dont il se souviendra. Oui, le Vendée Globe réserve aussi de belles surprises.

UN BONHEUR DE COURTE DURÉE

Damien entame la remontée de l’Atlantique le sourire aux lèvres, mais il subit une fois de plus la météo et rencontre l’anticyclone de Saint Hélène qui lui barre la route.

Il voit alors le groupe des premiers bateaux à dérive revenir sur lui, et même, lui passer devant.

UN AMI UN PEU TROP COLLANT

Damien réussi une fois de plus à jouer les funambules pour s’extirper du pot-au-noir et retrouve un nouvel anticyclone. Pire, la dorsale prend un malin à plaisir de remonter au nord avec Damien. L’IMOCA Groupe APICIL continue de perdre du temps et se retrouve au milieu d’un groupe de poursuivant. Mais Damien serre les dents et lutte jusqu’au bout pour entrer dans le top 15. Il réussit au terme d’un magnifique finish à passer la ligne devant.

C’est donc la fin d’une aventure contrastée où Damien aura souffert psychologiquement et physiquement. Très vite, ses espoirs de classement se seront envolés et forcément, la comparaison avec son Vendée Globe magique en 2020 (4ème au Cap Horn, 7ème à l’arrivée) lui aura fait du mal. Mais il a montré sa persévérance et a fait preuve d’une résilience remarquable.


 [PH1]C’est peut-être un peu fort non ?