ÇA SOURIT AUX CANARIES

À l’aube du 5ème jour de course, Damien Seguin continue sa descente de l’Atlantique. 

Bientôt une semaine de course et le Vendée Globe nous offre déjà un suspens haletant. Souvent comparé à la Formule 1, cela ressemble plutôt à un Rallye-Raid, où les conditions changent du jour au lendemain. D’un moment de ciel bleu à un grain persistant, l’Atlantique nous déploie déjà sa plus belle panoplie.  Après plusieurs jours compliqués à trouver le rythme de cette nouvelle vie, c’est sous de meilleures perspectives que s’annoncent les prochains. Ralentis par une zone sans vent à l’approche du pot-au-noir, les leaders se retrouvent bloqués. Il n’en fallait pas plus pour que Damien, à l’affût de la moindre ouverture, tente de s’y engouffrer. Sur les dernières 24 heures, c’est d’ailleurs lui le plus rapide de la course, juste derrière MACSF. Le Capitaine crochet est lancé !


« Damien évolue à 300 miles à l’Ouest des Canaries, dans un vent de nord-ouest qui commence à bien mollir. Pour lui, le but maintenant va être de conserver sa route sud-ouest pour tenter de conserver de la pression et d’empanner lorsque le vent aura tourné au nord-est. Il pourra alors faire route au sud pour retrouver les alizées et filer en direction du pot-au-noir la semaine prochaine. »

Jean-Charles MONNET Directeur Technique du Team Voile Groupe APICIL

Une épreuve de taille pour LE CORPS ET L’ESPRIT

Cette année, Damien Seguin et l’IMOCA Groupe APICIL embarquent à bord des capteurs biométriques pour comprendre les changements physiologiques en mer, et dans le futur : développer des protocoles d’optimisation pour les skippers et créer un outil en temps réel pour les aider à prendre des décisions.

Concrètement, neuf indicateurs liés à la santé ont été sélectionnés en amont : la température corporelle, la fréquence cardiaque, la qualité du sommeil, l’oxygénation du sang, la tension artérielle, la perception du bruit, l’apport nutritionnel, le bilan hydrique et l’état de l’humeur.

« L’idée est que, grâce à des capteurs biométriques, on pourra mesurer des données transmises presque en direct à terre pour quantifier les ressentis. » Jean-Marc Le Gac médecin urgentiste à la clinique du Ter, à Lorient, qui contribue au projet

Tous les vendredis, le Groupe APICIL sera invité dans l’émission « Vent Débrief » de Offshore Social Club.

Au menu :

– La santé de notre skipper passée au radar avec l’aide d’un expert santé

– Le point sur la course de Damien Seguin

Cette semaine, notre experte Sabine Texier, Psychiatre à l’epsm Charcot de Caudan, nous a aidé à comprendre l’aspect psychologique de la première semaine de course de notre marin.

« On a pu voir que Damien avait beaucoup anticipé ses premiers jours de course, jusqu’à avoir quasi tout planifié. Au final, cela peut laisser les émotions déborder quand cela ne se passe pas comme prévu. C’est un retour à la réalité douloureux et forcément, générateur d’émotions. On sait que les émotions, quand elles débordent, ne sont pas les meilleures amies pour une prise de décision efficace.

Ce qui peut l’aider, c’est de pouvoir évaluer quotidiennement sa météo psychologique et de revenir à des choses plus concrètes. Cela permet de se distancier de ses émotions et d’être dans le “ici et maintenant”. Il sait que la course va être longue et que les imprévus seront multiples.

Sabine Texier, Psychiatre à l’epsm Charcot de Caudan

Retrouvez l’émission ici :

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