Un Baptême du Feu Mouvementé pour Groupe APICIL : Damien Seguin sur la Vendée Arctique
« Pas simple ! » C’est probablement l’expression qu’a employé le plus souvent Damien Seguin sur cette Vendée Arctique.
La course a en effet été une succession de surprises et a nécessité un engagement et un mental à toute épreuve ! Confirmé juste avant le départ par la direction de course, le tour de l’Islande devait constituer une grande première pour la flotte des 24 IMOCA engagés. Excitant donc mais aussi un peu stressant de remonter jusqu’au Cercle Arctique où règnent des phénomènes météo parfois violents.

Pour Damien, l’occasion était toutefois magnifique pour découvrir pleinement son Groupe APICIL, deuxième du nom. Le solitaire était donc heureux de prendre le départ d’une course longue de 3 500 milles. Mais rapidement, la météo lui a donné du fil à retordre. Bloqué, comme ses concurrents, dès le deuxième jour de course dans une dorsale anticyclonique, Damien a dû chercher, en plein océan, le moindre souffle d’air pendant des heures… Une interminable attente pendant lesquels les bateaux situés plus dans l’est ont réussi à prendre l’ascendant. A bord de Groupe APICIL, des moyennes de quatre, cinq nœuds…
Épique quand l’objectif était de faire parler la poudre à bord du monocoque vainqueur du dernier Vendée Globe. Mais une fois sorti de ces calmes, il a fallu zoomer sur les cartes météo pour observer l’évolution d’une grosse dépression située dans le sud de l’Islande et promettant des vents de plus de 50 nœuds et une mer creuse et croisée… Des conditions exceptionnelles qui ont mené dans un premier temps la direction de course à annoncer vendredi soir une modification de parcours. Damien et ses adversaires ne feraient donc plus le tour de l’Islande mais un grand triangle en Atlantique réduit à 3 300 milles.
Quelques heures plus tard, au vu de la dégradation de la situation, c’est la neutralisation de la course qui était annoncée. Une décision rare qui a connu un seul précédent dans la classe IMOCA, lors d’une transat retour de la Transat Jacques Vabre en 2011. La flotte de la Vendée Arctique devait donc poursuivre sa route vers une marque de parcours, située dans le sud est de l’Islande, une porte virtuelle mais cette marque franchie, tous se mettraient à l’abri et attendraient que le coup de tabac passe…

Damien Seguin et Groupe APICIL naviguent entre Défis et Désillusions
« Pas simple » quand on est en course de rester en mode régate et compétition après ces annonces successives. C’est ce que soulignait Damien qui n’a pourtant rien lâché sur cette montée vers l’Islande profitant enfin, dès vendredi de conditions de vent soutenues pour cravacher à bord de son IMOCA. Il a ainsi pu allonger la foulée et remonter sur plusieurs de ses concurrents. Il s’est présenté, à 3h du matin samedi, en 9e position à la porte faisant finalement office de ligne d’arrivée. Les conditions étaient en effet trop mauvaises pour pouvoir poursuivre la course sans mettre en danger les hommes et les bateaux selon la direction de course.
Sur cette Vendée Arctique, Damien aura parcouru 1 600 milles en 5 jours 10 heures 10 minutes et 21 secondes. C’est avec le sourire qu’il a fêté cette arrivée, au cœur d’une nature éblouissante où se mêlent fjords et sommets enneigés. Charlie Dalin remporte l’épreuve alors que cinq bateaux ont choisi d’abandonner. Le Japonais Kojiro Shiraishi ferme la marche du classement. Il est arrivé hier soir.
Damien fait désormais route vers la France en convoyage. La prochaine compétition sera le Défi Azimut à Lorient du 13 au 18 septembre prochain.