Quelle bagarre chez les IMOCA sur la route de La Martinique !
Alors que la tête de flotte toujours menée par linkedOUT est en train de se faufiler entre les îles, Groupe APICIL cravache à moins de 150 milles du leader. Décalé dans l’est d’un groupe composé de Maitre Coq, Fortinet – Best Westen et Prysmian Group, le duo Damien Seguin / Benjamin Dutreux glisse vers le sud à une vitesse de 13 nœuds. Le passage dans les îles génère toujours une certaine prise de risques chez les marins. Dévents des îles, couloirs d’accélérations, zones sans vent, pêcheurs … On peut perdre beaucoup ou gagner un peu en quelques heures. L’attention doit donc être à son maximum surtout pour les chasseurs comme Groupe APICIL qui peuvent observer les choix des leaders pour affiner leur propre route.
Pour l’heure, les IMOCA de tête dessinent une trajectoire entre Fuerteventura et Gran Canaria. Groupe APICIL peut encore ajuster un peu sa route. En attendant, Damien et Benjamin continuent de prendre un immense plaisir à bord de leur IMOCA. Leur complémentarité est une vraie force et les deux marins semblent surtout apprécier de se découvrir au large. Le mot de la nuit envoyé par Damien témoigne de cette belle rencontre et rappelle à quel point, en voile et particulièrement dans une course en double, l’humain est un facteur clé. Après avoir tourné tous les deux seuls autour du monde, Damien et Benjamin apprécient de partager les quelques mètres carrés de Groupe APICIL au milieu de l’Atlantique. Il est certain que cette expérience va les aider dans leur accomplissement pour cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre mais le sera aussi dans leurs futurs projets respectifs !
Le mot de la nuit de Damien Seguin :
« La nuit est magnifique, très peu de nuages pour voiler ce ciel noir tacheté d’étoiles blanches et délicatement éclairé par un joli croissant de Lune.
C’est notre 6e nuit à bord et une certaine routine se met en place dans nos quarts obscurs. Chacun dort 2h à tour de rôle pendant que l’autre veille à la route, aux réglages et aux instruments.
Hormis les “grandes manœuvres” qui nous mobilisent tous les deux ensemble sur le pont et dans le cockpit, nous échangeons juste 15 minutes le temps de briefer l’autre sur les conditions rencontrées. C’est aussi l’occasion de partager tous les détails importants ou non qui vont permettre au “capitaine de quart” de reprendre pied à la réalité nautique qui l’a bien souvent arraché de son profond sommeil sans rêve.
Avec Benjamin, tout se passe bien ! En plus d’être une bonne rime, nous partageons une passion quasi identique pour notre sport, la tactique, la stratégie et le goût de l’effort. C’est donc sans problème que notre duo fonctionne à bord de mon “vieux bateau à dérive”.
Chacun apporte à l’autre sans aucune retenue. Nous parlons beaucoup de notre Vendée Globe avec les mots de l’expérience unique que nous avons vécue chacun de notre côté et que nous mettons là en commun sans aucun filtre. C’est agréable cette franche liberté de paroles, je crois pouvoir dire qu’elle nous fait un bien fou à nous les fous de la circumnavigation… »