Hier, Damien a paré pour la première fois le Cap Horn. L’émotion était forte à bord de Groupe APICIL et n’a pas laissé indifférent à terre. Des messages de félicitations et d’encouragement sont tombés de toute part pour le premier skipper handisport à réussir cet exploit. De la Ministre Roxana Maracineanu aux soutiens de la première heure, quand Damien faisait ses premiers pas en course au large, ils ont été nombreux à saluer sa performance. La famille olympique affiche elle aussi toute son admiration pour ce que réalise le skipper de Groupe APICIL. Ces messages qui émanent d’univers variés sont le reflet d’une carrière vaste et jalonnée de multiples rencontres. Avec le Vendée Globe, c’est désormais le grand public qui découvre un skipper hors-norme, doté de capacités sportives exceptionnelles et d’une personnalité enjouée et passionnée.
Même si Damien ne peut pas encore avoir accès à l’ensemble des messages, il sait qu’il est soutenu, encouragé à chaque seconde et cela lui donne une énergie débordante à l’heure d’attaquer cette remontée de l’Atlantique. Souvent redoutée, cette dernière portion de parcours interroge Damien, toujours 4e qui a passé pas mal de temps ces dernières heures à analyser les données météo. Mais finalement, il y voit plus clair aujourd’hui et progresse, sans douter, vers l’anticyclone qui a pris place dans le nord des Iles Falkland. La zone de hautes pressions semble ne pas se déplacer autant qu’imaginer, ce qui rassure Damien alors que son adversaire direct, Thomas Ruyant a fait sécession en partant sur une route ouest, proche des côtes sud-américaines. Damien, lui, est resté calé à l’est dans le sillage du leader Yannick Bestaven qui le précède de 417 milles.
Les conditions à l’approche de l’anticyclone sont plus calmes et propices au repos. Le skipper de Groupe APICIL a réussi à recharger les batteries et affiche un super moral. Il se délecte de cette régate au contact et enfile sans complexe le costume « d’un bon outsider » comme il le verbalise désormais. Son bateau avance vite et il arrive à maintenir toujours son écart sur le groupe des poursuivants. Il possède 200 milles d’avance sur Benjamin Dutreux, un matelas confortable qui lui permet de se consacrer pleinement sur ce qui se passe devant l’étrave de son monocoque. Il profite aussi plus sereinement de cette transition météo, sorte de bulle de confort après le mois passé dans le grand sud.
Damien par téléphone cet après-midi :
« Ça va bien ! Je me sens très en forme. J’ai bien compris la situation météo. Et puis, mes adversaires de derrière ne me reprennent pas de terrain. Je continue même à gagner quelques milles. La suite ne va pas être simple, il faut passer cet anticyclone. Tous les modèles le voyaient bouger plus vite mais finalement, il ne bouge pas. Je suis content d’avoir pris à droite et je ne serais pas étonné que nous nous retrouvions avec Thomas. Je me suis bien reposé. J’ai bien profité des dernières 24 heures. Je commence à me mettre dans la peau d’un bon outsider. Ça me motive beaucoup de penser comme cela. »