A 13h45 aujourd’hui, Damien Seguin a pu enfin mettre pied à terre à Lorient après le démâtage de son IMOCA survenu dans la nuit de jeudi à vendredi suite à une collision avec un cargo.

Accueilli par l’ensemble de son équipe, ses amis, sa famille, ses partenaires, quelques promeneurs et le navigateur japonais Kojiro Shiraishi, le skipper de Groupe APICIL est apparu fatigué et très ému. Le solitaire qui affiche désormais un grand nombre de courses au large à son compteur avait à cœur de terminer sa quatrième Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Cet abandon alors qu’il avait fait une très belle entame de course est donc particulièrement dur à encaisser. Mais ce que Damien voulait avant tout, c’est ramener son monocoque à bord port. C’est désormais chose faite et déjà, avec le soutien de tous les partenaires du projet : Groupe APICIL, Groupe ATF, Groupe Seguin et l’OCIRP, il se tourne vers l’avenir.

Un gros chantier était prévu cet hiver pour implanter notamment de nouveaux foils sur le monocoque vainqueur du dernier Vendée Globe. La performance va donc reprendre sa place au cœur des préoccupations de Damien et de son équipe. Dès ce début de semaine, le bateau va être sorti de l’eau et mis en chantier. D’ici là, Damien qui n’a pas été blessé lors de l’accident va prendre quelques heures de repos. Se vider la tête pour mieux repartir…

Déclarations de Damien Seguin à son arrivée au ponton

Damien, comment te sens-tu ?

« C’est sûr que ça ne faisait pas partie du scénario. En tous cas, pas de cette manière-là et c’est une grosse déception pour moi de manière personnelle mais aussi pour l’ensemble de l’équipe. Ça reste un sport mécanique. La casse fait partie du jeu mais c’est toujours un peu dur à encaisser. Il faut voir le côté positif. Là, j’ai ramené le bateau à bon port. Je ne me suis pas blessé non plus. L’équipe a été formidable. Elle a fait tout le boulot nécessaire pour que je puisse revenir en bonne santé et ramener le bateau à Lorient. La suite ça va être de suivre ce qui était prévu au retour de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Mettre le bateau en chantier et faire toutes les améliorations pour être plus performant l’année prochaine. Je vais vraiment me tourner vers ça. »

Pour revenir tu as réussi à faire un gréement de fortune. Est-ce que cela t’a aidé pour gagner un peu de temps sur le retour ?

« Oui ça m’a aidé pour gagner un peu de temps mais surtout ça m’a aidé dans la tête. C’est important d’être actif sur le bateau et d’imaginer des solutions même si c’est parfois des coups d’épée dans l’eau. J’ai passé pas mal d’énergie à sécuriser le bateau. Ça m’a aussi occupé l’esprit et les mains. Ça fait partie du processus pour pouvoir encaisser tout ça. »

Il parait que tu as déjà fait des listes à bord pour préparer la suite ?

« Oui c’est sûr. Les coups durs, ça arrive dans notre sport. C’est un sport mécanique mais c’est aussi un sport où il y a beaucoup de haut et de bas. Il faut savoir les gérer. Ça fait vingt ans que je fais ce métier là et je ne suis pas né de la dernière pluie. Des coups difficiles, j’en ai déjà vécu et je me suis toujours relevé. Et là je vais faire la même chose. On va le faire en équipe. Ça va être important. »

Tu peux nous décrire les dégâts sur le bateau ?

« Le foil tribord est complètement délaminé. Ça va être un petit dossier pour le sortir du bateau ! Le mât est bien évidemment cassé. J’ai perdu aussi quelques voiles et après la coque a des petits enfoncements mais rien de dramatique. C’est plutôt la bonne nouvelle. Il y a quelques impacts sur le pont mais rien d’irréparable et de trop dommageable. L’essentiel va être de retrouver un mât et le reste va dérouler. »

Physiquement, tu te sens comment ?

« Je ne me suis pas vraiment posé la question ces derniers jours. Sur le début de course je me sentais plutôt bien. C’était assez agréable de pouvoir naviguer dans le peloton de devant. J’étais vraiment bien préparé pour ce départ et je pense que nous avions bien préparé notre affaire. Après l’accident, je ne me suis pas trop posé la question sur moi-même. J’ai surtout fait en sorte de ramener le bateau le plus vite possible. Je pense que je vais un peu décompenser dans les prochaines heures. La prochaine nuit risque d’être bonne, peut-être un petit peu agité mais elle risque d’être réparatrice. »

Tu es déjà tourné vers la suite avec ton équipe ?

« Oui. Je pense que nous avons tous besoin d’un petit peu de temps mais la suite va arriver très vite. On va rentrer le bateau en chantier et puis on va repartir sur le planning prévu avec toutes les améliorations à faire sur le bateau pour avoir une nouvelle machine l’année prochaine. »

Damien , concentré pour la plus longue étape de The Ocean Race

Hier, dimanche 26 février à 13H15 (heure française), Damien a pris le départ de la 3è et plus longue étape de l’histoire de The Ocean Race (12 750 milles l’équivalent de 23 600 km) à bord de l’IMOCA Biotherm, skippé par Paul Meilhat. Cette étape, qui devrait durer près de 40 jours, se joue entre…

Un important chantier d’optimisation pour le monocoque Groupe APICIL

Alors que Damien prendra ce dimanche le départ de la 3e et plus longue étape de The Ocean Race à bord du bateau Biotherm skippé par Paul Meilhat, son monocoque 60’ Groupe APICIL – vainqueur du dernier Vendée Globe sous les couleurs de Maître CoQ – subit actuellement un important chantier dans le but d’accroître ses…

« Nous avons vécu toutes les émotions sur cette deuxième étape »

Dimanche après-midi, après 17 jours de mer et une bataille océanique intense, Damien Seguin et l’équipage de Biotherm sont arrivés au terme de la deuxième étape de The Ocean Race. Alors même que la célèbre Table Mountain qui surplombe Cape Town apparaissait à l’horizon, aucun des cinq équipages engagés sur The Ocean Race ne pouvait…