L’ADDITION S’IL VOUS PLAÎT !

Cette fameuse dépression, qui fait office de TGV pour mener la tête de la flotte vers la pointe de la côte sud-africaine, n’a pas pu profiter pleinement à Damien.

Englué dans des zones à faible vent, environ 10 nœuds, Groupe APICIL tente de traverser l’Atlantique Sud sans perdre de temps, c’est en partie peine perdue face aux leaders qui eux, n’attendent pas et continue même de battre des records de vitesse.

C’était la principale interrogation de ces derniers jours : combien de temps va-t-il pouvoir continuer à profiter de cette dépression pour l’emmener, rêvions-nous à l’époque, jusqu’au Cap de Bonne-Espérance ? Eh bien, il est l’heure de passer à l’addition, et elle est plutôt salée. C’est simple, il y a eu plus d’écarts en trois jours que sur les quinze premiers. À 600 miles des leaders lundi, Damien est ce vendredi à plus de 1200 miles de Charlie Dalin.

Au classement, la troupe s’est, elle aussi étirée, et il reste en 18ème position. La température de l’eau se rafraîchit sérieusement, l’Afrique du Sud se rapproche et l’entrée dans les mers du sud se précise. Ça sera pour la prochaine semaine, d’ici là, l’addition s’il vous plaît !

« Ça fait deux jours que c’est mou, on est sur une petite bande de vent entre la dépression et l’anticyclone. Le moral est un peu moyen, j’ai même eu froid cette nuit. On est tenté d’être un peu sur la route directe, mais tu te fais manger par l’anticyclone et tu avances avec moins de vent. Ou alors, tu t’écartes de la route directe, tu n’avances pas, mais au moins tu touches du vent… Psychologiquement, ce n’est pas simple. »

« Ce qui me frustre, c’est que, sur toutes les courses depuis deux ans, j’ai toujours été devant les bateaux de même génération et là, je paye mon mauvais début de course. C’est tout le temps parti devant, peut-être que ça changera dans l’Indien ; je l’espère en tout cas. »

Dans les coulisses du Vendée Globe : l’alimentation au cœur de la performance des marins

Cette année, Damien Seguin et l’IMOCA Groupe APICIL embarquent à bord des capteurs biométriques pour comprendre les changements physiologiques en mer.

Tous les vendredis, le Groupe APICIL est invité dans l’émission « Vent Débrief ».

Cette semaine, focus sur l’hydratation et la nutrition avec nos médecins de la clinique du TER à Lorient.

Le Vendée Globe est bien plus qu’une régate. Pour les skippers, c’est un marathon extrême en solitaire où chaque détail compte, y compris leur alimentation. Saviez-vous qu’un marin de cette épreuve consomme en moyenne 4 000 calories par jour pour faire face aux défis de la course ?

Un carburant sur mesure pour affronter les océans

Naviguer jour et nuit sur des mers déchaînées nécessite une dépense énergétique bien au-delà de la normale. La ration alimentaire doit non seulement couvrir ces besoins élevés, mais aussi soutenir la concentration, la gestion du stress, et les capacités physiques essentielles à bord.

Pour cela, les marins privilégient une alimentation composée de glucides, lipides et protéines, adaptés à différents moments de la journée. Ces macronutriments fournissent l’énergie nécessaire et permettent de préserver les muscles, mis à rude épreuve pendant les manœuvres.

Formes alimentaires adaptées à la vie en mer

Les conditions extrêmes exigent des aliments légers, pratiques et à longue conservation. Les rations se déclinent en plusieurs formes :

  • Appertisé (aliments stérilisés, en conserve),
  • Lyophilisé (aliments déshydratés, à réhydrater),
  • Sous vide (meilleure conservation sans additifs).

Ces formats garantissent des apports nutritionnels optimaux tout en tenant compte des contraintes de poids et d’espace sur le &.

Micronutriments et compléments : des alliés invisibles

En plus des calories, les marins doivent soigner leur apport en micronutriments, essentiels au bon fonctionnement du corps. Par exemple, le magnésium joue un rôle clé dans la contraction musculaire et aide à gérer le stress, omniprésent pendant la course. Des compléments alimentaires peuvent également être ajoutés pour pallier les éventuelles carences dues à l’effort intense et à la privation de sommeil.

Un équilibre à maintenir en permanence

En pleine course, l’alimentation est bien plus qu’une simple nécessité : c’est une stratégie.

S’alimenter correctement permet aux skippers de maintenir leur performance, de mieux récupérer et de rester concentrés face aux éléments.

En somme, chaque bouchée est calculée, chaque ration optimisée pour transformer leffort en victoire. Car dans le Vendée Globe, tout est une question de préparation, même dans l’assiette.