11e du classement à 15 heures, Damien évolue actuellement dans des conditions quasi idéales de navigation. A bord, le moral est au beau fixe en ce dixième jour de course et pour cause … Ciel bleu, belle mer, température extérieure de 31 degrés, vent de 14-15 nœuds, le skipper de Groupe APICIL profite de ces conditions qu’il affectionne tout particulièrement. Sous grand gennaker et grand-voile haute, son monocoque rouge et gris se dirige à une vitesse moyenne de 15 nœuds vers le Pot au Noir – zone de convergence intertropicale qui sépare les deux hémisphères Nord et Sud. Le marin devrait y faire son entrée demain dans l’après-midi.
En attendant, le skipper joint au téléphone cet après-midi se débat avec les sargasses (algues laminaires) de plus en plus nombreuses et veille à la bonne marche de son bateau : « Les sargasses sont un peu pénibles pour moi car elles se prennent dans l’hydro générateur. Il y aussi beaucoup de poissons volants. J’en ai retrouvé pas mal ce matin sur le pont du bateau. Là, il faut surtout rester rapide et faire attention car il y a quand même des petites variations de vent que ce soit en force ou en direction. Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers dans ces moments. » explique le triple médaillé paralympique.
Pour autant, Damien n’en oublie pas ce si redouté Pot au Noir, réputé pour être très piégeux à cause de ses variations de vent, ses grains et ses nuages. Depuis deux jours, il suit régulièrement et assidument son évolution sur les fichiers météo. « Il n’a pas l’air hyper actif mais il est très large. Ça reste le Pot au Noir, il peut toujours s’y passer plein de trucs. Ce qui est rassurant, c’est de voir que les 11 premiers bateaux dont je fais partie convergent tous vers, à peu près, le même point d’entrée du Pot au Noir. Cela signifie que nous avons tous la même vision de la chose » confie le skipper de Groupe APICIL.
Focus sur les repas à bord
En début d’après-midi, Damien nous faisait parvenir une petite vidéo (ci-dessus) dans laquelle il expliquait comment l’avitaillement du bateau a été effectué et ce dont il disposait à bord pour s’alimenter. Il nous raconte.
« Au total, j’ai pris 90 jours de nourriture, répartis en 9 sacs. Le tout représente 150 kg. Il y a dix jours de repas par sac. Dans chaque sac journalier, il y a un petit-déjeuner, les petites collations du matin, de l’après-midi et de la nuit et le repas de midi et du soir. Il y a en plus des barres énergétiques et un sac poubelle. Pour organiser ces 90 jours de nourriture, nous avons découpé le parcours en différentes tranches : les zones tempérées, chaudes, froides, très froides car nous ne pouvons pas nous alimenter de la même façon dans ces différentes zones puisque nous n’avons pas les mêmes besoins en apport calorique.
Pour donner un exemple, dans la période tempérée, je vais prendre environ 3 500 Kcal alors que dans le Sud, je peux aller jusqu’à 7 000 Kcal par jour. Cela ne veut pas dire que je mange plus c’est juste que j’ai plus besoin d’apport énergétique quand il fait froid. Avec ces sacs journaliers, je n’ai pas le luxe de choisir mon repas du midi et du soir mais par contre, nous avons fait en sorte que je ne mange pas la même chose deux jours de suite. A bord, j’ai 2/3 de repas lyophilisés et 1/3 d’appertisés. A part les déchets organiques, rien n’est jeté par-dessus bord. Je mets tout dans des sacs poubelles. »