Le handicap n’est pas un frein
«Je ne me posais pas la question de mon handicap car mon entourage ne se la posait pas donc c’était plus facile. Mes parents devaient s’en soucier mais je ne le ressentais pas. J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire et jamais, ma famille ne m’a dit : «non ne fais pas ça car tu n’en es pas capable ou fais attention.
Etant papa aujourd’hui, je sais qu’il y avait forcément un côté protecteur des parents mais ils le nuançaient. Je n’ai jamais vraiment eu de problèmes, petit. C’était plus compliqué à l’adolescence car la relation que tu entretiens avec ton corps et celui des autres change.
Je me rendais bien compte que j’étais différent, que cela gênait certaines personnes ou que c’était sujet à des moqueries. Du coup, j’essayais de cacher mon handicap mais ce n’était pas un facteur de démotivation, bien au contraire ! C’était plus sur l’aspect social que ça me posait des difficultés. »
Je ne me posais pas la question de mon handicap car mon entourage ne se la posait pas. J’ai toujours fait ce que j’avais envie de faire.
Damien Seguin, skipper Imoca Groupe APICIL
Le rhum, la révélation
En 1989, son père est muté en Guadeloupe. Toute la famille Seguin part donc s’installer à Pointe-à-Pitre. Un an après son arrivée sur l’île, Damien assiste à l’arrivée de la Route du Rhum 1990. Le jeune Briançonnais arpente les pontons et fait la chasse aux autographes des grands skippers tels Bourgnon, Arthaud, Poupon, Peyron… Et c’est la révélation !
«Dans toutes les passions, il y a un moment déclencheur.
Pour moi, ça a été l’arrivée de la Route du Rhum 1990. Je me suis dit que je voulais faire comme tous ces marins » confie Damien qui, quelques mois après, s’inscrit dans un club de voile de l’île et commence à régater en Optimist. L’orée d’une belle et longue carrière …
Les jeux puis le large…
Finalement il se prend de passion pour la voile. Mordu de compétitions, Damien enchaîne les supports : quillard olympique Hobbie Cat, Tornado, Formule 18, 2.4 mR … Appliqué, rigoureux et talentueux, le régatier collectionne les victoires et les places d’honneur mais c’est en 2.4 mR (petit quillard solitaire, discipline paralympique) qu’il glanera ses plus beaux titres.
En 2004, à 25 ans, il participe pour la première fois aux Jeux paralympiques d’Athènes et remporte sa première médaille d’Or. Une expérience qui le marquera à jamais.
En 2004, il choisit le circuit Figaro, celui qui forme au solitaire. Le marin n’en n’oublie pour autant pas la voile olympique et mène alors de front deux carrières.
En 2005, alors qu’il remporte un premier titre de champion du Monde en 2.4 mR, il n’obtient pas l’autorisation de participer à la Solitaire du Figaro en raison de son handicap. Un véritable coup dur pour celui qui souhaite faire bouger les lignes. Mais si l’homme aime les défis, il sait aussi être patient.
Engagé, il créé alors l’association «Des Pieds et Des Mains » pour soutenir les jeunes sportifs handivoile dans leur parcours et favoriser la mixité dans ce sport. Un an plus tard, sa patience, sa détermination et sa force de conviction porteront ses fruits. Le skipper est au départ de sa première Solitaire du Figaro.
Damien l’insatiable
En 2010, après avoir couru trois Solitaire du Figaro et remporté une médaille d’argent aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2.4mR, Damien s’apprête à réaliser son rêve de gosse en prenant le départ de la Route du Rhum à bord du Class 40 ERDF Des Pieds et Des Mains. Il termine 10e et très vite une autre petite lubie lui vient en tête. «Cette traversée m’a conforté dans l’idée que j’aimais faire du large en solitaire. C’est à ce moment-là que je me suis dit «Pourquoi pas le Vendée Globe ?»
En 2017, il étoffe son palmarès en remportant le Tour de France à la Voile à bord du Diam 24 Fondation FDJ – Des Pieds et Des Mains et clame haut et fort son envie d’être au départ du Vendée Globe 2020. Quelques mois plus tard, il est à Lyon dans les bureaux de son futur sponsor, le Groupe APICIL. Entre eux, le courant passe. L’entreprise et le marin ont les mêmes valeurs et tiennent à les partager au plus grand nombre avec un objectif : le Vendée Globe en 2020…un défi de taille pour celui qui sera en février 2021 le premier skipper handisport à boucler cette course mythique autour du monde sans escale et sans assistance, à la 7ème place.
A l’issue de ce Vendée Globe, Damien et le Groupe APICIL décident de repartir pour un nouveau Vendée Globe, en y ajoutant une dimension performance.
Damien tentera ainsi en 2024 d’intégrer le top 5 du tour du monde, pour montrer que l’on peut être différent et performant. Un défi de taille pour Damien qui peut compter sur le soutien inconditionnel de tout un groupe.
UN PALMARES HORS-NORMES !
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2023
The Ocean Race
4ème au classement général avec Biotherm
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2022
Route du Rhum
Abandon (collision, démâtage)
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2021
7e du Vendée Globe
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2018
6e de la route du Rhum
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2017
Vainqueur du Tour de France à la Voile
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2016
Médaille d’or aux jeux paralympiques
Il ne faut jamais remettre à deux mains, ce qu’on peut faire à une seule.
Damien Seguin, skipper Imoca Groupe APICIL
la team voile groupe apicil
Tiffen Seguin
Team manager
Théophile Wannebroucq
Responsable gestion de projet
Jean-Charles Monnet
Directeur technique
Marie Van Den Heede
Ingénieure
Frédéric Rolland
Préparateur technique et responsable atelier
Yves-Marie Pilon
Préparateur technique et responsable atelier
Hugo Lefevre
Préparateur
Guillaume Trotte
Boat Captain