Concrètement, neuf indicateurs liés à la santé ont été sélectionnés en amont : la température corporelle, la fréquence cardiaque, la qualité du sommeil, l’oxygénation du sang, la tension artérielle, la perception du bruit, l’apport nutritionnel, le bilan hydrique et l’état de l’humeur.
« L’idée est que, grâce à des capteurs biométriques, on pourra mesurer des données transmises presque en direct à terre pour quantifier les ressentis. » Jean-Marc Le Gac médecin urgentiste à la clinique du Ter, à Lorient, qui contribue au projet.
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Par le Dr Jean Marc Le Gac B3S GHBS & Sport santé clinique du Ter Ploemeur
Les skippers du Vendée Globe font face à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne leur santé cutanée. L’exposition prolongée aux éléments marins (humidité, chaleur, froid, macération) et les conditions de vie particulières à bord créent un environnement propice aux problèmes dermatologiques. Voici un aperçu des principaux enjeux et des solutions adoptées par ces marins d’exception.
L’hygiène quotidienne : un défi de taille
L’hygiène personnelle est cruciale pour prévenir les problèmes de peau, mais elle s’avère complexe en mer. Les skippers optent souvent pour des lingettes nettoyantes, en veillant à choisir des produits sans alcool ni ingrédients allergènes. Après utilisation, il est recommandé de rincer et sécher la peau, une tâche rendue possible grâce à des pulvérisateurs d’eau du dessalinisateur.

Protection solaire : une nécessité absolue
Malgré les habitacles fermés, l’exposition au soleil reste intense, particulièrement sur le pont. Les skippers utilisent des crèmes solaires à application unique quotidienne ou des sticks solaires pour éviter les coulures dans les yeux. Il ne doivent pas oublier la protection des lèvres, des oreilles et des yeux .
Zones de frottement : prévenir les irritations
Les frottements constants, notamment au niveau du cou et des poignets, peuvent causer des irritations. Les marins appliquent des crèmes “barrières” pour créer un film protecteur lipidique, réduisant ainsi les risques d’irritation cutanée. A l’extrême ils peuvent mettre sur les zones exposées ou déjà fissurée des pansements « seconde peau », ceux que l’on utilise en cas d’ampoule en randonnée. Il est nécessaire de prévenir la pénétration des germes par ces portes d’entrée qui pourraient générer une infection ( cf photo)

Gestion des lésions suintantes
L’humidité constante peut provoquer des lésions suintantes du siège. Cela se voit surtout dans les courses comme la mini transat ou bien en l’absence d’hygiène passagère en raison des conditions de mer. Les skippers utilisent des lotions asséchantes pour traiter ces zones, prévenir les mycoses et préparer la peau à recevoir d’autres traitements si nécessaire.
Réparation cutanée et apaisement
Pour accélérer la cicatrisation des petites lésions, les marins disposent de crèmes réparatrices. Ces produits sont utilisés sur diverses zones du corps, y compris les muqueuses.


Démangeaisons et stress cutané
Le stress de la course et les conditions de vie, la chaleur et la transpiration peuvent provoquer des démangeaisons. Des crèmes apaisantes spécifiques sont utilisées pour soulager ces symptômes sans recourir systématiquement aux dermocorticoïdes qui existent dans la pharmacie réglementaire.

La santé cutanée des skippers du Vendée Globe reflète l’importance d’une approche préventive et d’une gestion quotidienne rigoureuse. Ces pratiques, bien que spécifiques à la course au large, peuvent inspirer tout navigateur entreprenant une croisière hauturière, soulignant l’importance de prendre soin de sa peau en mer !