Retour au stand pour changement de bôme pour Groupe APICIL

Damien et Laurent sont de retour à Lorient La Base

Groupe APICIL est arrivé à Lorient à 3h15 cette nuit. L’équipe technique est immédiatement montée à bord pour évacuer les pièces cassées et dérouler le plan qu’elle avait échafaudé quelques heures plus tôt dans l’objectif de permettre à Damien Seguin et Laurent Bourguès de repartir en course dès que possible. Pour rappel, la bôme s’est brisée en deux hier alors que le duo de Groupe APICIL caracolait dans le groupe de tête de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre.

Dès l’annonce de l’avarie hier matin à 9h, l’équipe technique menée par Jean-Charles Monnet a étudié toutes les possibilités pour réparer ou remplacer cette bôme. Finalement, c’est la solution de trouver un autre espar qui a été retenue. Il a fallu regarder l’ensemble des pièces disponibles et voir avec les architectes du plan VPLP laquelle pouvait être la mieux adaptée sur Groupe APICIL pour assurer un niveau de sécurité et de fiabilité maximum pour traverser l’Atlantique. Une nouvelle fois, la solidarité des gens de mer s’est mise naturellement en route puisque l’équipe de Benjamin Dutreux, actuellement 9é de la course avec Corentin Horeau sur Guyot Environnement – Water Family et co-skipper de Damien il y a deux ans sur cette même Transat Jacques Vabre, a proposé le prêt d’une bôme stockée sur la base du team aux Sables d’Olonne. C’est celle-ci qui est en train d’être mise en place à bord par l’ensemble de l’équipe Groupe APICIL qui a travaillé dessus une bonne partie de l’après-midi et de la soirée d’hier pour préparer son implantation. Si tout se passe comme prévu, les réparations pourraient être terminées dans la journée.

A son arrivée au ponton, Damien Seguin avait les traits fermés et l’émotion était palpable. Le skipper ne pensait pas revoir son équipe si vite et de ce côté de l’Atlantique. Il reconnaissait la grande déception qui l’anime alors qu’il expérimentait pour la première fois son bateau profondément modifié cet hiver sur ce qui constitue sa cinquième Transat Jacques Vabre. Mais l’énergie et l’expertise mises en œuvre par son équipe pour qu’il puisse, avec Laurent Bourguès, reprendre le chemin de la Martinique le rassérène. Sa seule volonté est de réactiver le mode compétition au plus vite. Les minutes comptent mais il va falloir faire preuve d’un peu de patience et attendre que les conditions météo dans la Golfe de Gascogne soient favorables avant d’espérer remettre le curseur en position d’attaque. Damien Seguin et Laurent Bourguès pourraient repartir dès la fin de journée ou au plus tard demain.  

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« C’est difficile de donner un sentiment. Il y a beaucoup de déception et de la frustration aussi. Car au moment où nous cassons, nous étions bien. Avec Laurent, nous venions de nous dire que nous avions fait le plus dur et que l’on était sorti de ce passage de dépression indemne. Et finalement non… Malheureusement ! Il est 3h du mat et derrière moi, c’est la fourmilière. L’équipe s’active pour remplacer la bôme. On ne pourra pas repartir aussi vite que ce que l’on pensait en raison des conditions météo trop fortes dans le Golfe de Gascogne. Plus de 35 nœuds de vent sont annoncés avec des vagues de 7,5 mètres. Si c’est repartir pour tout casser, nous n’allons pas le faire. On va temporiser un petit peu. Peut-être que nous partirons dans la journée de vendredi. On verra. Là, on va donner la main pour évacuer ce qui est cassé et remplacer. Quand c’est arrivé, j’étais dans le cockpit. Laurent était à l’intérieur, à la table à cartes. On avançait assez vite, entre 22 et 25 nœuds, en tribord amure. Il y avait un peu de mer mais ce n’était pas monstrueux. En atterrissant d’une vague, comme on l’a fait des dizaines de fois avant, j’ai entendu un gros crac. J’ai tout de suite vu que c’était la bôme qui était cassée en deux. Je me suis dit : « Ce n’est pas possible que ça se termine comme ça !» avant de vraiment réaliser ce qui s’était passé. Nous nous sommes immédiatement dit qu’il fallait rentrer et essayer de trouver une solution pour réparer. Dans ces moments-là, on pense beaucoup à tous les gens qui nous suivent, à tous ceux qui nous suivaient sur la cartographie et qui étaient super fiers de nous parce que nous étions remontés à la 5e place. »

Damien Seguin Skipper de l’IMOCA Groupe APICIL

« Nous sommes un peu fatigués, nous n’avons pas beaucoup dormi. Nous allons aller nous reposer. Nous avons fait un point sur les réparations à faire avec l’équipe et aussi un petit point sur la météo pour étudier quand nous pourrons repartir. On va essayer de repartir au plus vite. Il y a une possibilité demain fin de journée. Nous verrons en fonction du travail réalisé par l’équipe. Il y a un gros noyau de mer formée qui passe en fin de journée et que nous aimerions éviter. La météo n’est pas très bonne pour sortir du Golfe, notamment au Cap Finisterre avec du sud ouest fort. On va aller se reposer et attendre les derniers fichiers pour affiner ce choix. »   

Laurent Bourguès, Co-skipper de Damien Seguin