A terre, ce vendredi s’est passé en famille ou entre amis au coin du feu ou lors d’une longue balade à pieds pour éliminer les excès de la veille. Pour Damien Seguin, il n’y avait rien de « cosy » dans ce premier jour de l’année 2021. Lancé à vive allure vers le Cap Horn, le skipper de Groupe APICIL progresse dans des conditions toujours aussi exigeantes et humides (vent de sud ouest soutenu) mais qui lui permettent d’allonger la foulée.
Thomas Ruyant à la faveur d’une route nord a réussi à recroiser devant lui et le monocoque rouge et blanc évolue maintenant à la quatrième place de ce Vendée Globe à seulement 50 milles de LinkedOut. Tous deux mènent le groupe des poursuivants et maintiennent à bonne distance Benjamin Dutreux, Boris Hermann, Isabelle Joschke et Jean Le Cam calés une centaine de milles dans leurs tableaux arrière.
Le premier skipper handisport engagé sur la régate planétaire s’accroche et est en passe d’atteindre son objectif de parer la cap Horn dans le Top 5. Mais les conditions n’ont rien de rassurant pour les marins qui vont devoir négocier une dépression très creuse à l’approche des côtes chiliennes. Yannick Bestaven et Charlie Dalin qui mènent la flotte seront probablement les moins épargnés par les conditions dantesques attendues dans les prochaines 24 heures. Ils vont en effet devoir affronter des rafales à plus de 60 nœuds et une mer démontée avec des vagues moyennes de 7 à 8 mètres avant d’entrevoir la porte de sortie des mers du sud. Des conditions qui font froid dans le dos et qui devraient les contraindre à ralentir pour ménager leurs montures avant la remontée de l’Atlantique. Damien pourrait bénéficier de conditions un peu plus clémentes et saisir l’opportunité de resserrer l’écart.
Pour Groupe APICIL, le passage du Cap Horn devrait se négocier quelques heures après les deux premiers, dimanche vers minuit TU (1h HF). Il fera jour pour Damien mais il pourrait passer trop loin pour apercevoir les terres découpées et les falaises escarpées qui voient, tous les quatre ans, passer les solitaires du Vendée Globe.
En attendant le passage de son premier Horn, Damien nous fait partager ce soir l’ambiance humide et froide qui règne à bord de son monocoque. Groupe APICIL file à 23 nœuds, le vent souffle à 30 nœuds et Damien fait des bons à sa table à cartes pour nous partager ces moments. Il a parcouru 20 000 milles depuis le 8 novembre et il lui en reste 8 000 avant de pointer son étrave dans la baie des Sables d’Olonne. L’histoire de ce Vendée Globe n’est donc pas terminée mais Damien est heureux d’occuper l’un des premiers rôles. Un nouveau chapitre se profile, celui de la remontée de l’Atlantique. Et visiblement, Groupe APICIL a autant envie que son skipper d’un final en beauté ! Peut-être est-ce le vœu qu’a fait Damien à l’heure de basculer dans cette nouvelle année…